Évaluer la lisibilité d’un texte
L’indice de lisibilité d’un texte évalue la difficulté à comprendre le contenu. La mesure de la facilité de lecture est fréquemment utilisée par les rédacteurs web et les enseignants en milieu scolaire. Sur Internet, l’internaute consacre peu de temps à la lecture complète d’un article. Pour captiver l’attention et inviter le lecteur à parcourir l’ensemble des lignes, l’article devra faire preuve d’une bonne lisibilité. D’autre part, la complexité d’un texte est également à prendre en compte dans les supports d’éducation des enfants. Une compréhension facile du texte favorise la motivation de l’élève à en assimiler les connaissances.
Comment déterminer le degré de lisibilité d’un document ? Dans les années 1920, les scientifiques ont cherché à améliorer les manuels scolaires. Rapidement, les professeurs se sont rendu compte que la longueur des mots, la taille des phrases et le nombre de syllabes influent sur la capacité d’assimilation. Dans la seconde partie de l’article, nous verrons les limites des tests de lisibilité et des trucs et astuces pour améliorer la lisibilité d’un document.
Objectifs de l’indice de lisibilité
La lisibilité d’un texte est un élément à prendre impérativement en compte lors de la rédaction. La finalité d’un auteur n’est-elle pas de rédiger un texte qui se comprend rapidement et qui agréable à lire ? De plus, en fonction de l’heure de la journée, le lecteur peut avoir une capacité d’attention réduite. Pour ce faire, il est conseillé de limiter les mots difficiles et des phrases trop longues. En effet, l’attention du cerveau humain a tendance à baisser lorsqu’il rencontre des difficultés à comprendre le sens des mots. En théorie, l’indice de lisibilité évalue la facilité de compréhension et probablement aussi le plaisir que prend le lecteur à parcourir un article.
Afin de mieux cerner la notion de lisibilité, comparons un texte à une partition de musique. Le rythme, la fluidité des notes et le tempo détermine l’attention que l’on va accorder à la musique. Il en est de même avec un contenu bénéficiant d’une bonne lisibilité. Un échange se crée entre l’auteur de l’article et le lecteur. Sans avoir fait d’efforts, le lecteur comprend rapidement le message que l’auteur à intégrer dans le texte. À présent, nous allons découvrir les méthodes de calcul pour déterminer le score de lisibilité.
Comment calculer la lisibilité d’un texte
Dès le 19ème siècle, les linguistes ont cherché à comprendre ce qui rend un texte facile à lire. Rapidement, les chercheurs se sont rendu compte que les phrases courtes et les mots simples contribuent à une facilité de compréhension. À partir de ce constat, des formules mathématiques ont été développées pour déterminer rapidement la lisibilité d’un texte. Par la suite, les enseignants ont amélioré les tests pour adapter les manuels scolaires aux capacités des élèves du secondaire. Dès 1940, l’US Navy, de grandes universités américaines et des thèses de doctorat ont permis d’affiner les formules de lisibilité pour prédire la difficulté de lecture.
Sur les médias comme Internet, la quantité de textes rédigée chaque jour est astronomique. Pour de tels volumes, les formules de lisibilité doivent être simples et rapides à mettre en œuvre. Ainsi, la lisibilité d’un texte est calculée à partir du nombre de mots dans une phrase, la longueur des mots et la fréquence des mots difficiles. Voyons plus en détail deux formules de lisibilité pour comprendre le principe du test de lisibilité.
Le test de Flesch
En 1943, Rudolf Flesch s’est intéressé aux méthodes pédagogiques en vigueur à l’époque. Ce brillant linguiste américain a mis au point la formule la plus utilisée de nos jours: le test de Flesch. Selon lui, plus les phrases et les mots sont courts, plus le texte est facile à comprendre. Ces caractéristiques sont évaluées selon la formule suivante:
La formule utilisée pour le test de lisibilité Flesch est la suivante :
206.835 – 1.015 x (total de mots/total de phrases) – 84.6 x (total de syllabes/total de mots)
Le score de lisibilité obtenu avec la formule de Flesh varie de 0 à 100. Si le texte obtient une note proche de 100, il est admis qu’un enfant au CM2 pourra en comprendre le contenu. À partir d’une note de 30 jusqu’à 0, l’article ne pourra être compris que par des personnes ayant suivi des études supérieures.
Le test de Dale-Chall
En 1948, Edgar Dale et Jeanne Chall ont amélioré la formule de lisibilité pour prendre en compte la difficulté du vocabulaire. En plus du comptage de lettre, ils évaluent le nombre de mots difficiles à comprendre par les élèves. Pour cela, Dale et Chall ont établi une liste de 763 mots faciles à comprendre (3000 par la suite). La Formule de Dale-Chall compare la proportion de mots difficiles au nombre total de mots. Un mot est marqué difficile s’il n’est pas dans la liste.
0.1579 x (mots difficiles/total de mots) + 0,0496 x (total de mots / total de phrases)
Plus le score de lisibilité Dale–Chall s’approche de 10, plus le texte contient une forte proportion de mots difficiles.
Sur le même principe, il existe d’autres formules de lisibilité plus ou moins précises: Gunning Fog index, la formule Coleman/Liau et l’indexe de LIX.
Pour conclure cet article, intéressons-nous à la question suivante: est-ce que les tests de lisibilité sont fiables et indispensables au rédacteur de texte ?
Limite du score de lisibilité
Est-ce que la clarté d’un texte dépend uniquement de la difficulté des mots et de la fréquence de phrases courtes ?
Nul doute que l’intelligibilité d’un texte est plus difficile à construire qu’une simple optimisation syntaxique. La compréhension des détails de l’article découle d’un plan clair, d’un fil directeur entre les concepts et d’une bonne mise en contexte des idées. De plus, les tests de lisibilités donnent parfois des résultats différents pour le même texte. Prédire le niveau de lecture requis à l’aide de ces outils semble une méthode aléatoire.
A défaut de tester ses articles auprès de lecteurs représentatifs, les tests de lisibilité sont un excellent outil pour les rédacteurs. Idéalement, ces tests s’intègrent dans notre logiciel de traitement de texte pour guider nos écrits. Les règles issues des tests de lisibilité sont un bon garde-fou aux proses interminables de Marcel Proust qui n’ont plus la cote !